<i>Mémoire</i><i>des</i><i>projets</i>

Mémoiredesprojets

Hutech 2022-2032

Quelles orientations pour le cursus Hutech pour les années à venir ?

Contexte
En cette rentrée 2021, c’est la 10ème promotion qui intègre Hutech.
Si Hutech est maintenant bien accepté, et bien intégré au fonctionnement de l’UTC, il y a pour autant de nombreux points à investiguer, que ce soit pour améliorer son fonctionnement ou pour en poursuivre le développement.
Parmi les insatisfactions les plus importantes, la traduction dans le monde "réel" de nos valeurs et principes tarde à venir, et l'on ne peut pas dire que l'UTC se trouve significativement modifiée par notre existence. D'une certaine façon, en exagérant, Hutech (ne) dure (que) 3 ans, même si les étudiants se disent très satisfaits d'un parcours qui les aura marqués et qui semble influencer leurs regards et certaines de leurs actions.
Comment aller plus loin ? Comment faire advenir une « ingénierie hutech »,tant sur le fond (définition, concepts, méthodologie et outils) que sur l’application (terrains, partenaires) ? Comment mieux s'intégrer dans les branches d'ingénierie ?

Commande
Tâches pressenties
  1. Reprise des travaux précédents sur l'ingénierie écouménale, le low-tech, les outils Sushi
  2. Bilan pédagogique via analyses, enquête, entretiens
  3. Réflexion sur les différentes structures institutionnelles possibles
  4. Recherche de partenaires parmi les entreprises et institutions
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Le logement social

Comment définir la valeur du logement social ?

Contexte
La question du logement peut être abordée par plusieurs angles : l’usage, l’intégration au territoire, la population, la société, l’économie, la technique, etc. Plus particulièrement, le logement social pose des questions spécifiques et intéressantes à observer qui concernent les acteurs (ceux qui financent, ceux qui habitent, ceux qui régulent et entretiennent...), les infrastructures, les lieux d’implantation et l’écosystème politique.
Plein Sens développe actuellement son champ d’intervention dans le logement social, et confie à Hutech quelques questions à explorer : comment un logement contribue à la construction de l’intimité, du collectif, du territoire ? Comment ces dimensions font-elles système et comment peuvent-elles être modifiées dans un contexte social particulier ? Quelle est la valeur de l’habiter au sein d’un logement social ? Quels indicateurs sont pertinents à regarder pour le logement social ? Comment peut-on définir la valeur du logement social ?
Cette étude viendra nourrir directement les travaux actuels et futurs conduits pour ces acteurs. Il sera donc utile pour Plein Sens que les étudiants aient une approche la plus pluridisciplinaire possible (histoire des techniques, industrie, économie, technologie, philosophie, environnement, etc.) et proposent des livrables structurant les analyses (schémas, analyse fonctionnelle, etc.).


Commande
Les étudiants apporteront à Plein Sens leur regard nouveau sur le sujet du logement social, leurs connaissances et compétences en histoire des techniques et analyse de la valeur et enfin leur capacité d’analyse, de réflexion et de formalisation. Tout au long du projet, Plein Sens accompagnera les étudiants dans leurs réflexions et analyses et les formera à la conduite d’entretiens semi-directifs.
L’étude serait constituée de 3 volets :
  1. FAST du logement social (analyse documentaire, état de l’art). Cette première étape permettrait d’expliciter ce qu’est un logement social et sa distinction avec un logement « non social ». La phase d’analyse documentaire sera déterminante pour s’assurer de ne pas traiter un sujet qui l’aurait déjà été.
  2. Chaîne de valeur « économico-politico-législative ». À travers cette phase, c’est l’écosystème politique, économique et législatif du logement social qui serait exploré : qui sont les acteurs économiques du logement social ? Où l’argent est-il gagné ? Quels liens entre économie, loi et politique autour du logement social ?
  3. Problématique par rapport à la qualité de l’habiter (entretiens de terrain). Cette partie propose d’identifier les déficits de valeur et par quoi ils sont constitués (origine). Des entretiens avec des locataires de logements sociaux et non sociaux permettraient d’élaborer et de traiter une problématique autour de la qualité de l’habiter et d’envisager les voies d’amélioration pour la suite.
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Archéologie

Comment améliorer le bâtiment et l'organisation du CRAVO ?

Contexte
Au printemps 2020, Noémie Frebault et Camille Wagner-Chapuzot étudiaient en PH13 le métier d'archéologue. Elles ont rencontré à cette occasion M. Clavel, membre du CRAVO (Centre de Recherche Archéologique de la Vallée de l'Oise). Souhaitant continuer à explorer ce domaine durant HT05, elles lui ont proposé d'intervenir au profit du CRAVO.
Plusieurs constats ont été alors partagés : le CRAVO s’est installé dans les locaux du centre d’études Antoine Vivenel à Compiègne en 2013 et occupe deux étages de ce bâtiment, alors que le plan initial était de disposer d'un étage unique. Par ailleurs, les nombreux matériaux archéologiques sont difficiles à stocker, organiser et tracer. Enfin, il serait intéressant de voir en quoi des améliorations permettraient de favoriser les collaborations entre archéologues (notamment de différentes disciplines) tout autant que la convivialité au sein des locaux, et plus généralement la qualité de vie au travail.

Commande
  • Etablir un diagnostic de l'adéquation des locaux et de l'organisation du CRAVO avec les pratiques des métiers en présence
  • Identifier des voies d'amélioration, notamment à court terme, et concernant toutes les dimensions : aménagement des locaux, gestion des matériaux archéologiques (matériellement et informationnellement), coopérations, convivialité)
  • Proposer un scénario à court terme (et éventuellement un autre un long terme)

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Hôpital & technique

Comment repérer les déterminismes techniques à l’œuvre à l’hôpital ?
Comment, à cette occasion, opérationnaliser la notion de non-neutralité des techniques ?


Contexte
Plein Sens, "spécialiste des questions sociales et du design des organisations", est un bureau d'études et un cabinet de conseil qui accompagne de nombreuses organisations, publiques ou privées, pour les aider à se transformer, s’adapter, voire traverser des crises.
Dans le cadre d'un partenariat de longue date avec Hutech (notamment en PH13, enseignement portant sur l'étude du travail), un nouveau projet a germé : partant de l’idée que la technique n’est pas neutre, mais émettrice de déterminations, proposer aux consultants de Plein Sens une démarche outillée les aidant à révéler et analyser le rôle de la technique dans les organisations qu'ils étudient.
Parmi les très nombreux "terrains" de Plein Sens, c'est le domaine de la santé, plus particulièrement les hôpitaux, qui a été choisi pour déployer cette approche.

Commande

Proposer une démarche et des outils méthodologiques à destination des consultants de Plein sens, afin de leur permettre une approche socio-technique des entités auprès desquelles ils interviennent.
Questions à instruire :
  • Quelles techniques sont en présence ? Comment établir un tel inventaire ?
  • Qu’imposent-elles, à quoi, à qui, à quel point ? Comment établir ce diagnostic ?
  • Que faut-il donc inclure de ce point de vue, et comment, dans la problématisation globale, comme par exemple concernant la qualité de vie au travail des personnels soignants ?

Cette étude a été l'occasion de nous attaquer à l'opérationnalisation de la notion de non-neutralité des techniques, sujet qui va être poursuivi pour mettre un place un nouvel outil Sushi.

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Low-tech

Conception d'une démarche méthodologique low-tech
Comment amener le low-tech à une échelle industrielle ?

Contexte
Le low-tech est sur toutes les lèvres, comme antidote à la fuite en avant technologique qui conduit à produire des objets vite dépassés, jetables, coûteux voire impossibles à maintenir.
Malheureusement, le low-tech est généralement maintenu au rang de bricolage par recyclage, à l'échelle de l'alternative individuelle. Ainsi, les grandes idées qui animent le low-tech (sortir de la fuite en avant high-tech, doter les consommateurs de compétences et d'autonomie, rendre possible une approche plus écologique) ne passent pas à l'échelle industrielle, et une opposition se met entre place entre d'une part low-tech / échelle du foyer / bricolage et d'autre part high-tech / échelle globale / puissance de conception.

On cherche ici à porter le low-tech à l'échelle industrielle, qui nous semble toujours nécessaire, intéressante voire incontournable dans certains cas, et à explorer ainsi quels pourraient être les fondations d'un "nouveau contrat social technique", c'est-à-dire une nouvelle façon de faire société sur le plan de la conception, de la production et de l'usage des objets techniques.

Quelques éléments :
  • Lors d’une API Sushi, une première version d’une fiche-outil Low-tech a été élaborée (par Albane Fauchère, Valentin Le Gauche et Anna Tailliez).
  • Lors d'un projet HT05 en A19, un outil "ingénierie écouménale a été mis en place (Eva Guesba, Pierre Kidzié, Anna Tailliez et Pauline Taoufik).
  • Cet A20, Caroline Plichta effectue son stage HT09 à Centrale Lille sur un projet de low-tech (conception et réalisation d'un aérogénérateur pour un collectif de la friche du Trichon à Roubaix).
  • Le collectif pour l'ingénierie soutenable a identifié le low-tech comme l'un des enjeux importants pour l'UTC.

Commande
Concevoir une une démarche méthodologique complète prévue pour un contexte industriel ou institutionnel.
  • Etudes
    • Bibliographie sur le concept
    • Benchmark des démarches existantes
    • Benchmark des solutions low-tech déjà sur le marché
  • Conception
    • Croisement de la notion de low-tech avec les 5 spécialités de l’UTC
    • Intégrer dans cette démarche la question cruciale en ingénierie de l’échelle, de la dimension du système à mettre en place : pour concevoir low-tech, l’un des enjeux est de comparer les échelles de réponse possibles pour choisir la bonne taille de système technique (solution individuelle, à l’échelle du quartier, de la ville,… état… monde).
    • Etablissement d'une démarche méthodologique sous forme de fiche-outil (type Sushi) ou plus complète (type poly de DI05)
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Plateforme Hutech

Etude de faisabilité de la plateforme Hutech à partir de briques de logiciels libres

Contexte
L'idée, avec cette plateforme, est de mettre en place un réseau de travail et d’échanges entre les acteurs du cursus : étudiants, alumni, enseignants voire partenaires. Cette plateforme sera à la fois un outil de travail pour les étudiants hutech et de mise en relation des différentes promos entre elles et avec les alumni.
Plutôt que de créer un outil de “réseau” qui serait proposé une fois diplômé, le parti pris est de créer un outil qui soit utilisé par les étudiants Hutech pendant leur cursus, et qui continue à l’être ensuite (en branche/master puis en activité professionnelle), permettant de suivre le cursus, de s’impliquer dans son développement, de bénéficier de contacts pour s’orienter, et de proposer des projets pour et avec les étudiants.
Il paraît également important d’ajouter que le but n’est pas d’encourager une pratique d’entre-soi mais au contraire de diffuser et d’intégrer le “message hutech” au sein de l’UTC en ouvrant nos projets à d’autres acteurs de l’école.

Une première UV PR avait été réalisée (par Louise Éon, Maxime Grandidier, Garance Leroy et Marianne Kassubeck).
Elle a permis d’établir un cahier des charges et une orientation technique.

L'orientation technique : plutôt que de créer une plateforme from scratch, dont la maintenance serait coûteuse et compliquée, l'idée est de réaliser cette plateforme en combinant des logiciels libres.

Commande
Permettre de valider ou non cette orientation technique :
  • Identifier les logiciels libres à même d'assurer les grands blocs fonctionnels du cahier des charges
  • Tester ces solutions sur leur capacité à satisfaire le CdC avec plus ou moins de compromis
  • Tester l'intégration de ces solutions en une plateforme unique, en veillant d'une part à la faisabilité technique, d'autre part à l'expérience utilisateur
  • Explorer la question de l'hébergement (au sein de l'UTC ou à l'extérieur)
  • Aider à décider sur l'ensemble de la démarche
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Ingénierie écouménale

Hutech : Indicateurs et Philosophie pour une Ingénierie Ecouménale (HIPPIE)

Éléments de cadrage
La technique est l’une des façons dont l’Homme habite la Terre.
L’Homme habite la terre techniquement (paraphrase du vers d’Hölderlin étudié par Heidegger. L’adverbe utilisé est « poétiquement »).

L’Homme passe son temps à aménager (techniquement) les espaces, le temps, la mémoire, le vivant, les corps, les esprits, etc. Devenue industrialisée, productiviste, mondialisée, financiarisée, l’activité technologique a perdu de vue sa fonction civilisatrice et émancipatrice. Un seuil de contre-productivité a été largement atteint : crises environnementales, crises morales, crises de sens.

On semble atteindre une inversion quant au contrat social inter-générationnel : la majorité des parents actuels ne croit pas (ou a du mal à espérer) que leurs enfants auront une vie au moins aussi bonne que la leur. Les marches des jeunes pour le climat sont des marches contre celui que leurs parents leur laissent.

Dans cette « modernité », l’Homme a perdu le sens écouménal de son habiter.
Nous ne savons plus habiter, c’est-à-dire prendre soin de notre milieu en tant qu’il participe de notre être (et vice-versa transductif), de notre temps, de notre avenir, de ce qu’Augustin Berque appelle l’écoumène, ou notre rapport écouménal à l’étendue terrestre et à nous-mêmes.

Notion d'écoumène

L’un des problèmes de fond semble être que l’on n’arrive pas à envisager l’Homme comme faisant partie de la nature. L’héritage cartésien, séparant la chose pensante et la chose étendue, reste à dépasser.
Nous cherchons donc un terme qui aurait pour base les relations transductives entre l’humanité (en tant qu’animalité technologique et spirituelle) et la planète. Un concept permettant d’œuvrer pour l’humanité en tant que partie de la nature, ou pour le monde en tant qu’il contient l’humanité.
Ce terme, c’est le géographe et philosophe Augustin Berque qui nous le fournit, avec le concept d’écoumène. Le terme écoumène désignait initialement (depuis l’Antiquité) en géographie les terres habitées, la partie de la Terre habitée par l’Homme. Maintenant qu’à peu près toute la Terre est peuplée, visitée, exploitée et affectée par l’Homme, et aussi parce que Berque cherche à saisir la relation transductive entre l’Humanité et la Terre, il reprend cette notion en l’étendant phénoménologiquement.

L’écoumène est une relation : la relation à la fois écologique, technique et symbolique de l’humanité à l’étendue terrestre. […] Si nous sommes géographiques, c’est dans le sens où, bien au-delà de la définition physique de notre corps, il y va en nous-mêmes de la terre entière. Autrement dit, nous sommes humains dans la mesure où ce qui se passe aux antipodes nous concerne. […] Cela nous concerne ontologiquement, dans le sens où, à la différence des anthropoïdes, ce qui se passe “là-bas”, très au-delà des limites de notre corps, et même dans l’éventualité où nous n’y mettrions jamais les pieds, constitue notre existence même.

(Augustin Berque, Écoumène, introduction à l’étude des milieux humains, Paris, Belin, 2000)


Nous proposons d’appeler ingénierie écouménale une démarche à construire qui vise à soutenir des projets de société prenant soin de l’écoumène tout entière, notamment en mobilisant les technologies. Il ne s’agit pas, dans un triste compromis, de prendre soin de l’Homme mais aussi des autres êtres vivants mais aussi des sols mais aussi de l’atmosphère mais aussi des océans, etc. Il s’agit de prendre soin de l’Humanité en tant qu’elle est géographique, à partir « du fait que l’être de l’humain se grave (graphein) dans la terre (gê), et qu’il en est en retour gravé dans un certain sens ». Pour préciser cette idée, il s’agit de prendre soin de l’Humain en tant qu’en relation essentielle avec les autres êtres, et non pas contre eux, non pas en dehors de cette relation.

Commande
Créer un outil Sushi pour le technologue Hutech, qui soit a priori une batterie d’indicateurs sociétaux, écouménaux, parmi lesquels on ferait une sélection au début d’un projet.
Il existe de nombreux indicateurs économiques (qu’il faut abondamment critiquer, ex : le PIB, la richesse), également de très nombreux critères écologiques (qu’il est vertigineux de mettre en relation avec les questions de civilisation, de société, ex : low tech), mais les indicateurs sociétaux sont moins développés ou très macro (ex : indice de développement humain du PNUD).
Il nous manque un outil formel de cadrage de projet à haute valeur sociétale, qui hérite de tous nos concepts modélisant les liens et effets socio-techniques.

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